La sobriété n’a pas bonne presse, car trop associée à l’idée de contraintes, d’austérité, de décroissance… Pourtant pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris et du Pacte vert, les pays européens doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. Devant cette urgence, il y a bien sûr la promesse des technologies pour maintenir le mode de vie occidental présenté comme un idéal non négociable. La reprise du nucléaire en France, la course à l’exploitation des fonds marins, voire l’opposition des lobbies de l’agrochimie au plan Farm to Fork de l’Union européenne en témoignent. Mais cela reste loin du compte.
Ainsi, le Giec propose des scénarios où l’efficacité énergétique, les énergies alternatives et les puits de carbone ne sont plus les seules solutions pour réduire les émissions. Un autre outil s’impose : la maîtrise de la demande. Plutôt que de l’associer à la sobriété, on parle alors plus volontiers de « modes de vie » dont l’évolution et la diversité deviennent un levier pour agir en faveur du climat.